Photo de Marie Pétry
Toujours indomptable
Après Annie Ernaux dans Le Quat’sous et Frida Kahlo dans Ni les chiens qui boitent ni les femmes qui pleurent, Laurence Cordier s’intéresse à un autre destin de femme indocile en adaptant Antigone de Sophocle. Le drame de l’auteur grec nous plonge dans les décombres de la guerre : Étéocle et Polynice, fils d’Edipe, s’entre-tuent pour le trône de Thèbes. Seul Étéocle, souverain légitime, aura droit à une sépulture. Mais Antigone, la soeur des deux guerriers fratricides, est décidée à enterrer Polynice quoi qu’il lui en coûte.
Pour Laurence Cordier, deux coups de cœur ont présidé à la création de ce nouveau spectacle au Théâtre de la Manufacture: la traduction d’Irène Bonnaud et Malika Hammou « pour leur langage tout à la fois extrêmement concret et puissamment poétique » et l’engagement scénique de Noella Ngilinshuti Ntambara, « qui incarne l’indocilité sereine, l’impertinence calme et puissante ». Son Antigone met en scène une figure fondatrice de l’insoumission à l’ordre établi, celui du patriarcat aveugle et sommaire incarné par Créon, oncle d’Antigone et héritier du trône. Entre terre volcanique et champ de ruines, symboles de forces qui s’affrontent, la scénographie s’attache à évoquer la force de la terre, où paysages féeriques de mousses épaisses succèdent aux coulées de lave… un écrin au conte d’Antigone, dans ce qu’il a de plus universel et intemporel.
Par Benjamin Bottemer
ANTIGONE,
théâtre du 12 au 16 novembre
au Théâtre de la Manufacture, à Nancy theatre-manufacture.fr
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