FRIDA KAHLO


NI LES CHIENS QUI BOITENT, NI LES FEMMES QUI PLEURENT 

D’après Frida Kahlo / mise en scène Laurence Cordier

Frida ou l’énergie créatrice face à la rigité du monde.

Note d’intention – frida ou la figure mythologique moderne

On connaît Frida Kahlo par sa dimension populaire et féministe, la force symbolique de ses peintures, reflets de ses passions et de ses souffrances. On la connaît moins par ses mots.

En découvrant sa correspondance, et surtout le journal que Frida Kahlo a tenu les dix dernières années de sa vie, j’ai été bouleversée par l’intimité troublante dans laquelle s’y exprime sa puissance de vie et la poésie de son univers intérieur.

Dans sa correspondance, elle se confie à ses proches comme elle peint ses toiles, avec un regard trivial et acéré, sans aucune complaisance avec ses sujets, à commencer par elle-même. Elle y dévoile la sensibilité de son rapport au monde, son courage face à l’adversité, sa passion dévorante pour le peintre muraliste Diego Rivera, mais aussi son humour irréductible face à la maladie et la mort.

Son journal, presque à l’inverse, est composé comme une oeuvre à part entière, l’écriture y est puissante et enivrante. En quelques dizaines de pages, elle y rassemble, dans une intimité totale, les fondements d’une mythologie. La question du corps y est omniprésente, corps désirant, corps souffrant, corps stérile, corps féminin sublimé à travers la question de l’enfantement artistique ou comment donner la vie « autrement ». 

Enfermée dans le carcan d’un corps douloureux toute sa vie, Frida transcende ses souffrances dans l’Art en les transformant en source de création. 

« Rien ne me semblait plus naturel que de peindre ce qui n’avait pas été satisfait. » Frida ou l’art du dédoublement, comment réinventer la vie à partir de ce qui est.

Ni les chiens qui boitent, ni les femmes qui pleurent, c’est quatre corps en scène – qui se font l’écho d’un rapport au monde sensuel, tout à la fois douloureux et joyeux.

Quatre corps dans tous leurs états, en miroir les uns des autres, pour mieux se cacher ou se dévoiler. Le jeu de miroirs est permanent dans l’univers de Frida, miroir métaphorique de la vie mais aussi miroir très concret ; celui suspendu au-dessus de son lit pendant son alitement forcé – n’ayant comme modèle que son reflet – et qui fera d’elle une peintre.

Monter un spectacle autour de Frida Kahlo, c’est pour moi une prolongation naturelle du travail entamé sur mon dernier spectacle autour des mots d’Annie Ernaux, c’est la suite d’une aventure intime qui interroge la condition de femme et d’artiste aujourd’hui. Frida invente, met en scène et construit sa propre mythologie.

Ni les chiens qui boitent, ni les femmes qui pleurent est un spectacle qui interroge l’acte de création – quel qu’il soit – pour ce qu’il est avant tout : une furieuse ode à la vie.

Laurence cordier, metteuse en scène

Laurence Cordier & David D’Aquaro
d’après Frida Kahlo par Frida Kahlo et Le Journal de Frida Kahlo

Avec Delphine Cogniard, Paola Cordova, Aline Le Berre et Laurent Manzoni

Adaptation Laurence Cordier et David D’Aquaro d’après Le journal de Frida Kahlo (© Éditions Du Chêne) et Frida Kahlo par Frida Kahlo (© Éditions Points) de Frida Kahlo

Dramaturgie David D’Aquaro

Scénographie Cassandre Boy

Création sonore Nicolas Daussy

Création lumières Alix Veillon

Costumes Augustin Rolland

Régie générale Mehdi Meskini

Stagiaires à la mise en scène Laura Guitteny et Marine Proot

Administration/Production Cécile Pennetier Un-Je-Ne-Sais-Quoi

Production La Course Folle

Co-production Équinoxe-Scène nationale de Châteauroux, la Maison des Arts de Créteil, Gallia Théâtre-scène conventionnée de Saintes, TDC-Théâtre de Chartres, MCB° Maison de la Culture de Bourges/Scène nationale

Construction du décor : Ateliers de la MCB° Maison de la Culture de Bourges/Scène nationale.

Ce projet de la compagnie la Course Folle est soutenu par le Ministère de la Culture et de la Communication / DRAC – Centre-Val de Loire, la Région Centre-Val de Loire, le Conseil départemental de l’Indre et Loire, la Ville de Tours – Label Rayons Frais création+diffusion et de l’Adami.

Avec le soutien de l’Espace Ligéria de Montlouis-sur-Loire, de La Pleiade de La Riche, du Centre Dramatique National de Tours-Théâtre Olympia, du Service Culturel de l’Université de Tours, de la Région Centre-Val de Loire dans le cadre du dispositif « Parcours de Production solidaire »